A GENOUX
Malgré le froid qui s’empare du cœur,
Le gel sculpte la lumière, dans son cocon bleu,
Malgré le désert qui envahit l’âme,
Le sable hisse la dune, dans son écoulement de sillons,
Malgré le soleil qui aveugle la raison,
Son couchant vaporise la mer comme un cuivre en fusion :
Lointaine rumeur humaine, n’oublie pas de regarder ce monde.
Malgré la chaleur qui endort la tourbe et la volonté,
La flamme démultiplie la danse de ombres
Malgré la morsure du temps qui nous corrompt,
L’Histoire serpente, anime le Destin et réveille les nations.
Malgré la matière qui nous emprisonne,
Toute forme inconcevable nait, comme un nuage, d’une impression :
Lointaine rumeur humaine, n’oublie pas de ressentir ce monde.
Malgré la sauvagerie qui nous agite et nous tue,
L’animal, gracieux, pressent le changement des saisons,
Malgré la foi qui nous rappelle la hantise des Origines,
L’espérance transmue le goût de mort en floraisons,
Malgré le désir qui exténue dans ces étreintes perdues,
La chair réinvente l’esprit dans un frisson :
Lointaine rumeur humaine, n’oublie pas de croire en ce monde.
Marc-Olivier Zimmerman
Texte proposé au concours "un poème pour la paix" dans la catégorie vers libres