O celtique forêt, la belle nivernaise !
Ma chevelure au vent jouait au balancier
Se moquant vainement du Jugement dernier.
Et tu souriais, bras au ciel, pieds dans la glaise.
Par la douce journée d’automne tout cuivré,
Les chênes offraient leurs effluves en lumière,
Mes pieds frôlaient le divin tapis de prière,
Emeraude ou rubis, ô mystère doré !
Quand le soleil berçait la bien vieille ramure,
Quand toute sa présence entrouvrait l’horizon,
Que l’humus secret sortait de sa prison,
De suaves parfums bénissaient la parure.
Le cerf majestueux, aux cinq bois et pied blanc,
S’apprêtait pour l’heure au Triomphe du brame,
Avec son cri puissant portant haut, l’Oriflamme
Baignant l’agonie de l’astre dans le sang.
Près de la chouette frémissait la futaie.
Le joyeux chant des oiseaux avait disparu.
Retenant le souffle du Paradis Perdu
Le monde nocturne sortait de la chênaie …
Et l’ombre ténébreuse aux charmes radieux,
Effaçait cet automne aux reflets des étoiles,
En prémices à l’hiver qui retissait sa toile.
Louise Roussillon
Ce soir sur la colline
Dans l’écrin sublimé,
Du jardin ordonné,
La musique assassine.
Souviens t’en mon amour,
Saisons de Vivaldi,
Le parcours à rebours,
Aux lueurs des bougies.
C’est le temps troubadour,
De Villon à Montmartre,
Et nos cœurs pour toujours,
Pèlerins d’autres Chartres.
Louise Roussillon
Le précipice retenait le promontoire
Comme un oiseau posé, appelant les flots bleus,
Questionnant à jamais l’immensité des lieux
Reposait sans un bruit, le petit oratoire.
Louise Roussillon