Le 15 avril 2023, l’Académie célébrait, dans les salons de la Bonne Franquette, le 70ème anniversaire de sa revue : l’Albatros. L’histoire de l’Académie débute en 1949 sous le nom de l’Académie des poètes classiques de France. Elle sera portée sur les fonts baptismaux par Jean-Michel Renatour, Gaston Bourgeois et Gaston Bouchet. Présidée, aujourd’hui, par Thierry Sajat, l’Académie compte plus de 150 abonnés à l’Albatros.
Cette manifestation a été l’occasion de rendre hommage à Marie-Thérèse Arnoux, vice-présidente et à Jean-Pierre Mercier qui a œuvré et œuvre encore à la promotion du patrimoine poétique français à Bourges et représente l’Académie dans la région Centre.
Cette journée placée sous le signe de l’amitié a été ponctuée d’un florilège des plus belles poésies françaises interprétées par Jean-Philippe Azéma et Danielle Carton, comédiens, et de chansons avec les amoureux du Sacré-Coeur.
Toutes les photos de Jean-Robert Genisty sont à retrouver en cliquant sur ce lien http://public.joomeo.com/albums/644ede4155862
Compliment à l’albatros pour ses 70 ans
En ce temps-là, nous abordâmes
En mil neuf cent quarante neuf
A Paris, pour y faire un bœuf,
Et c’est ainsi, Messieurs, mesdames
Que loin des vaines clameurs
Sans avoir le cœur en compote
Sur notre galère Albatrote
Nous étions quarante rimeurs.
Sans jamais se prendre la tête
Delorme, Jourdan, Mikeno,
Legendre, Boisset et Devaux
Héros, Leroy, Tomas, poètes
Naviguant dans la bonne humeur,
Sans craindre de prendre la flotte
Car sur la galère Albatrote
Nous étions quarante rimeurs.
Viguié, Morgan, tout l’équipage
Legendre, Maynadier, Baudic
Rabaroux, Lizy, Tarantik
Ont noirci pour vous mille pages
Avec Sajat notre éditeur
Marty nous plaît, Cauchon nous botte,
Oui, sur la galère Albatrote,
Nous sommes quarante rimeurs.
Dupêcher, Mercier dans la file,
Porchaire, Tournier, Acoulon
Arnoux, Lassanssaa, Roussillon
Ambrogi, filles de Virgile
Nous sommes bien tous des acteurs
Sur notre galère Albatrote
Et, que cela nous ravigote
Nous sommes plus de cent rimeurs !
Daniel ANCELET (15/04/2023)
Cher Jean-Pierre Mercier,
Vous êtes né un 19 janvier, comme Paul Cézanne, lui en 1839 et vous en 1946. Ce jour-là se tenait à Paris le 62ème Salon des Femmes peintres et sculpteurs qui continuaient la tradition de votre compatriote Berthe Morisot, en effet tous deux, vous êtes berruyers, elle de naissance vous d’adoption depuis plus de 5 décennies. J’ai bien dit berruyer et non bourgeois.
Dès votre adolescence, le mot devient votre compagnon de tous vos instants de liberté. N’avez-vous pas commencé à écrire dès l’âge de 12 ans, alors interne au lycée Jules Renard de Nevers et Les Méditations de Lamartine n’étaient-elle pas votre livre de chevet ?
La vie associative, sportive, culturelle et sociale, tient très vite une grande place dans votre vie. Après toute votre carrière à la Banque Hervet, banque régionale aujourd’hui disparue, mais vous n’y êtes pour rien. En retraite, mais pas en retrait depuis 2001, l’on vous retrouve administrateur à l’office de tourisme de Bourges, à la Maison de la Culture, la première de France, inaugurée par André Malraux en 1964, ... Vous animez d’autres associations culturelles : Double-Coeur, Paroles Publiques, sans oublier la cathédrale, ou, après avoir été longtemps administrateur des Amis de l’orgue, avec vos amis poètes berrichons, vous lui consacrez une anthologie poétique que j’ai eu le plaisir de rééditer récemment. Car vous êtes avant tout un grand poète.
En 1993 vous fondez Poètes en Berry, avec pour mission de « défendre et promouvoir la poésie contemporaine. » Vous dirigez La Lettre des Poètes en Berry, animez un café-poésie mensuel, un espace de liberté offert aux poètes, chanteurs, musiciens, conteurs… Vous animez des émissions mensuelles et quotidiennes sur deux radios locales sans oublier l’organisation de lectures dans les bibliothèques, les maisons de retraite du département... donnant ainsi une dimension sociale à votre action depuis bientôt trente ans dans le Berry.
Depuis la création du Printemps des poètes par Jack Lang en 1998, vous avez organisé chaque année dans votre ville ce magnifique moment de poésie. C’est le printemps des poètes le mieux organisé, le plus complet (plus de trente manifestations chaque année), vous avez contribué ainsi à faire le bien dans la joie, en créant des liens d’amitié entre les poètes et ceux qui les écoutent.
Vous avez publié plusieurs ouvrages de poèmes pour lesquels vous avez été primé plusieurs fois. Moi qui suis votre ami autant que votre éditeur, je sais que vous trouvez l’inspiration en vous promenant sur les berges du canal de Berry et autour du lac d’Auron à Bourges à quelques kilomètres de Sancerre et de Chavignol, ô combien appréciés dans le monde entier, en particulier par les Parisiens.
Nous vous retrouvons souvent à Paris puisque vous faites partie du Bureau de l’Académie de la Poésie Française que j’ai l’honneur de présider. Nous vous voyons également à Montmartre chez Les Amis de la Poésie.
En ce jour anniversaire, nous avons le plaisir de vous remettre le prix Roland Jourdan pour votre engagement sans faille au service de notre belle langue.
Thierry Sajat.