Las ! Où est à présent cet oubli de la lune
Qui inspirait jadis, les comblant de ses rais,
Les vifs émois du peintre, ainsi que ses portraits ?
Aujourd’hui la beauté s’éteint, dans l’infortune.
La Vénus de Milo, dans sa conque azurée,
Ne fait plus jaillir du cœur l’admiration !
Ni même les joies pures de l’émotion,
Au milieu du désert des prairies étoilées.
Le beau, dont les canons, devenus éclectiques
Imitent la fadeur d’un sapin électrique !
Cesse d’inspirer les artistes affolés !
Les Muses et les Fées ont perdu la raison.
Cette sculpture osée, elles l’ont repensée :
Métamorphose exquise : une rose en bouton !
Michèle Reich
Roméo parle
Je vis, je meurs, je pleure et je soupire,
Amoureux de ton fier téton pointu.
Tu rejettes Roméo, Montaigu ?
En invoquant mon désir, ma folie.
Las ! Je flotte, je rêve, je divague,
Ivre de toi, sans espoir de retour,
Ne fût-ce que pour t’aimer sans détour,
Et dans ta cruauté tu me rejettes
.
Toi qui t’enfuis dans un tombeau de fer,
Que restera-t-il à mon âme, Enfer !
Tour emmurée dans le mal, feu d’Amour ?
Ressuscitons les amants de Vérone.
Passons le gué, qui va de Nuit à Jour.
L’éternité, ma plume te la donne !
Michèle Reich