Christine la visionnaire
S’inspirant de l’œuvre de Boccace, Christine de Pizan construit, entre 1404 et 1405, une ville imaginaire : la Cité des Dames. Elle démonte un à un, les préjugés dont sont victimes les femmes de l’époque. Elle décrit une société allégorique, dont les fondements sont la Raison, la Droiture et la Justice.
Elle imagine une ville occupée par des femmes remarquables de l’histoire : la poétesse Sappho ; Sémiramis, la seule femme à avoir jamais régné sur l’empire assyrien ; Zénobie, la reine de Palmyre qui conquit l’Égypte avant de prendre d’assaut des provinces romaines ; Eve et Esther, grandes figures des femmes rebelles des Écritures bibliques ; la Vierge Marie ; Sainte-Cécile, mariée de force à un Romain participa à sa conversion à la religion chrétienne et l’amena à respecter son vœu de virginité.
Dans cet ouvrage, elle aborde le viol, l’égalité des sexes, l’accès des femmes au savoir. Elle insiste sur l’importance de l’éducation pour former des femmes vertueuses et fortes. Un passage dit ainsi : « S’il était d’usage d’envoyer les petites filles à l’école comme les garçons... elles apprendraient elles aussi toutes les subtilités des arts et des sciences». Christine souligne que seuls les hommes idiots considèrent qu’il est mauvais pour les femmes d’être éduquées « parce que cela leur déplairait que les femmes en sachent plus qu’eux».
La Cité des Dames est suivi du livre des Trois vertus. Un guide pratique destiné aux femmes pour les aider à prendre soin d’elle-même, de leur maison, des terres et des affaires de leur mari, eu égard aux difficultés auxquelles elle a été confrontée lors du décès de son mari.