Quel ultime effort pour fuir cette haine,
La femme accouchant couverte de sang
Put échapper à l'entrave des plaines.
Les infirmiers s'avançaient chuchotant
Des baisers à son doux ventre de laine.
Sa robe aux fronces bleues piquées de blanc
Éclairait la mère comme l'écume
Que la houle par ses cris haletants
Tyrannisait, délivrant dans la brume
Les premiers pleurs de l'enfant effrayé.
Deux soldats les portèrent d'amertume
Vers les abris par les siens protégés.
La peau bercée au jaune de molène
Heureuse au bleu de la maternité.
Quel ultime effort, vivre souveraine.
Alain Fleitour
juillet 2022
Chaque abri jaune et bleu protégeait ses enfants,
Des grappes de givre en cachaient les persiennes
A enlacer les jours et suspendre le temps.
Le monde agonisait sous le vent de la haine
Guettant un fol espoir jusqu'aux frémissements.
Dès la lueur du jour les élus de l'Ukraine
Ont sonné le réveil de combattre en chemin
Sauver la liberté la seule souveraine
Ne plus se retourner, ou mourir de chagrin.
S'accrocher au passé, oublier les vivants.
Palaces, pots-de-vin, baudruches des larbins
Obéir et frémir, ravaler ou se taire,
Lot des vils serveurs de monarques assassins
Ne plus oser parler, ou dénoncer son frère.
Le roi se meurt bouffi dans un râle haletant.
Ils dresseront leurs yeux vers ce roi chancelant,
Demain viendra la liberté des hommes frères,
Chaque abri jaune et bleu renaîtra du néant.
Un fol espoir perce sous le gel de leurs peines.
Chaque abri jaune et bleu connaîtra le printemps.
Alain Fleitour
Juillet 2022