Ma disgrâce 

La lumière irradie jusque sous le feuillage,

À l’aube du printemps, tout semble rayonner,

Le ru fier et joyeux vient processionner,

Et le saule pleureur sourit à son image.

En ce beau samedi, voici le mariage !

Alentour on entend les cloches résonner.

Vers le couple béni, pour l’ovationner,

Les invités nombreux se pressent au village.

Pourtant je me lamente en ce tableau parfait

Cette euphorie m’exhorte à commettre un forfait

Car ce n’est pas ma main que ton désir enlace.

S’invite à mon insu notre amour d’autrefois ;

Ma robe noire incarne et te crie ma disgrâce,

De nos ardents baisers te souviens-tu parfois ?

Magali BRETON

Des poèmes d’amour 

Paonnent à foison sur le moindre lutrin

Des poèmes d’amour, tout en délicatesse,

Pourtant chacun d’entre eux renforce ma tristesse,

Car nul ne sait conter le bonheur qui m’étreint.

J’aimerais sublimer le tercet, le quatrain,

Pour louer notre idylle en trouvant la justesse,

Au rythme de nos cœurs telle une poétesse ;

Toi seul pourra guider ma plume avec entrain.

Des mots inespérés jailliront de ta bouche,

Formant des vers divins au ciel de notre couche,

L’étrange poésie alors m’enlacera.

Ta voix me chantera des rimes inconnues,

Elles s’embrasseront nous portant jusqu’aux nues,

Un fabuleux sonnet mon rêve exaucera !

Magali BRETON

Tes lèvres caresser Maillet

Mon plus ardent désir, tes lèvres caresser,

M’apparut un beau jour où vierge d’égrappage,

Mes rameaux paresseux devaient se redresser

Et que tout jeune cep, je rêvais grand cépage.

Je voyais s’éloigner, du haut de mon vignoble,

Mon plus ardent désir, tes lèvres caresser,

Car le cru du château n’était point jugé noble,

Il me fallait alors à Bacchus m’adresser.

La vendange d’après nous offrit de presser

Un fabuleux raisin, réveillant par miracle

Mon plus ardent désir, tes lèvres caresser,

Le nom du vigneron put monter au pinacle.

À ta table en grand cru, j’arrive en exutoire,

Quand tes chastes pensées tu voudrais transgresser,

Je viens te libérer, savourons ma victoire,

Mon plus ardent désir, tes lèvres caresser.

Magali BRETON