Lors de la scène ouverte du 11 juin 2025, l’Académie accueillait un jeune poète : Le Masque Souriant, qui vient de publier un premier recueil de poésie « Aux Maux Libérés » aux éditions du Panthéon.
Créatif, anticonformiste, ce jeune artiste de 27 ans explore l’art sous toutes ses facettes. Pour lui tout n'est que découverte et expérimentation. « j'ai toujours eu la volonté de produire des œuvres puissantes. En 2020, à l'âge de 22 ans, j'ai réalisé un premier film amateur comique de 32 minutes, seul chez moi, intitulé "Le Robot Devin". Il est disponible sur YouTube. Au moment où je m'occupais du montage, j'ai créé mes premiers dessins (pour ensuite passer à la peinture) et écrit mes premiers poèmes qui datent de fin 2020. Je crois que la poésie est venue à moi plus que l'inverse. Je n'étais pas spécialement amateur des arts littéraires avant de commencer à pratiquer la poésie. J'ai cependant toujours été attiré par la rhétorique, d'abord à travers le rap durant mon adolescence, puis par le rock et la chanson française, et aussi par les citations, les sketchs et les films. Dans un premier temps, je voulais écrire du rap, mais je n'y arrivais pas. En poésie, la forme est bien plus libre et ça m'a paru plus simple de commencer par là. Ainsi, j'ai été spontanément inspiré pour écrire mon premier poème "Aux Moustiques" au moment où je terminais la réalisation de mon film, et que je lisais une compilation de poèmes d'Arthur Rimbaud et le recueil "Paroles" de Jacques Prévert. J'ignorais alors les règles de la versification. »
Les poèmes de son recueil « Aux Mots Libérés », oscillent entre réflexions douces-amères et traits d’humour, révélant une vision singulière de la société. Sa démarche ? Une quête de sens. Une tentative de sublimer l’expérience humaine par l’art, pour éveiller les consciences et ouvrir les cœurs. « L’art est le moyen de s’exprimer de la plus belle des façons et j’aspire à transmettre mes meilleurs messages pour l’humanité ».
Propos recueillis par Mireille HEROS
Retrouver Le Masque Souriant sur
"Aux maux libérés", éditions du Panthéon
Un crime programmé
Mon imprimante n'était qu'une escroquerie,
Qui, à chaque usage, me faisait des histoires,
Et sans cartouches couleurs n'imprimait pas noir
Pour forcer à l'achat de son encre hors de prix ;
Un objet infernal et dont les concepteurs
Seraient torturés si la justice existait.
À bout de nerfs rendu, voulu tel, ils l'avaient,
Je l'ai balancé parterre et pour qu'elle meurt,
J'ai sauté à pieds-joints dessus comme un marteau !
J'ai détruit cette pute infâme à coups de pompes !
J'ai invoqué Satan en brûlant les morceaux,
Qu'Il damne les patrons d’peson aux pires peines !
Et depuis je me sens beaucoup mieux, mais par-contre,
J'aimerais bien pouvoir imprimer mes poèmes.
L'amertume recèle un parfum de bohème
Triste est l'œil de voir la nature au seuil du deuil !
Quand au bras violents du vent, la mort s'approche ;
Sur ceux des arbres tors, quelques vieilles feuilles
Recroquevillées tremblent pour leur vie, s'accrochent.
Les violons du destin jouent leur requiem
Ternes, les corps de leurs défuntes s'amoncellent
Sous la face effondrée qui s'avance humblement,
Blême et chargée de peine contenue, du ciel ;
Animés, leurs esprits tournoient en y montant.
L'amertume recèle un parfum de bohème
Pâle et alité en sa couche de nuages
Qu'il ouvre en s'étirant, le soleil ressuscite.
Aux fentes mouvant sensuellement des feuillages,
De petites pépites d'étoile crépitent.
Monotone aurait été Printemps sans Hiver
De longs spectres gris fluctuants poudroient leurs eaux
Sur la lueur de la lune en beurre fondu
Créant des arcs-en-ciel au cœur de la nuit – Oh...
L'infortune repart et la vie continue ;
Elle rappelle sa valeur par la misère.
Moineaux
À quelque mètres, à peine,
De la jungle anxiogène
Et sonore, sous le ciel
Gris de Paris, dans le parc,
Le buisson frissonnant chante
Les chœurs de mille oisillons
La petite nature
Fébrile, est, ce matin
Plus qu'à l'habitude
De vrais moineaux sauvages
Tout-fous, tous différents,
Se pourchassent, virevoltent, picorent, crient,
Sautillent épileptiques ; certains, sans crainte,
Viennent à quelque centimètres, à peine,
De mon pied statique
Ressentant malgré tout,
Abordable, mon esprit
Stressé de citadin.
À quelques mètres, à peine,
De la station urbaine
Odorante et patraque,
Sur le sol artificiel
Gris de Paris, la Vie
Foisonne tout de même.