Le lai est une forme poétique médiévale avec des rimes simples et le plus souvent en octosyllabes. Marie de France a immortalisé ce genre poétique avec le lai du chèvrefeuille et le célèbre vers "Ni vous sans moi, ni moi sans vous" qui raconte l'histoire de Tristan et Yseult. Le lai se rapproche également du fabliau très prisé au Moyen-Age.
Les lais de Marie de France s’apparentent à la poésie d'amour courtois traditionnelle, le chevalier sauve la demoiselle ou la Dame en détresse. Or, dans les œuvres de Marie de France, le chevalier est souvent celui qui l'a emprisonnée en premier lieu ou, parfois, celui qui a besoin d'être sauvé.
Ni vous sans moi, ni moi sans vous
Le lai du chèvrefeuille (composé entre 1160 et 1180) rappelle le mythe de Tristan et Iseult et suggère l’amour des amants. En effet, Tristan lui écrit sur une branche de noisetier (coudrier) enroulée dans du chèvrefeuille.
« D'eux deux il était ainsi
Comme du chèvrefeuille était
Qui au coudrier se prenait.
Quand il s'est enlacé et pris
Et tout autour le fût s'est mis,
Ensemble peuvent bien durer.
Mais qui les veut ensuite désunir
Le coudrier meurt bien vite
Et le chèvrefeuille avec lui.
« Belle amie ainsi est de nous
Ni vous sans moi, ni moi sans vous. »