Le samedi 25 mai 2024, Philippe Martineau, (fils du regretté Jean Martineau qui fut administrateur du Cercle Renaissance) recevait le 29ème Prix Renaissance, lors du cocktail qui se déroulait dans les locaux du Cercle, en présence de sa marraine Anne Vallette, des anciens lauréats Yves Tarantik (2007), Monique Lahoste alias Mikeno (2011),
Thierry Sajat (2014) et Brigitte de Morgan (2022) ; et d'une assistance amicale et choisie dont son épouse Martine, Jean François Blavin et
Nicole Durand, Pierre Blavin, Brigitte de Morgan et Rodrigue Milosi, Henri Nafilian et Alexandre Gerbi.
Après le discours du Président Michel de Rostolan, suivi d’un éloge de Daniel Ancelet, toujours empreint d’émotions et de citations de grands auteurs, la marraine, Anne Vallette, a présenté Philippe Martineau, qu’elle connaît depuis l’enfance. « Devenus jeunes adultes, notre lieu d’échange fut la poésie, nous parlions de Baudelaire, Mallarmé, Valéry et Saint-John Perse. D’ailleurs, le poète reprend la forme classique et
rigoureuse dans la lignée de Paul Valéry, encouragé en cela par le poète Louis Latourre .
Plus tard, chez Philippe et Martine, son épouse, ont été organisées des soirées Poésie et Musique, qui ont été très suivies. C’est ainsi que s’est lu et entendu l’univers de Philippe. Un monde dans le temps, dans l’espace, entre l’indicible et l’invisible. Pour le professeur Collinet (Editeur des Fables de La Fontaine dans la bibliothèque de la Pléiade) auquel le poète avait fait parvenir ses fables, « Vous savez jongler avec les mots et jouer avec esprit sur leur sens…Et sa marraine d’ajouter « Philippe est également un fabuliste. Ses fables peuvent sembler à part. Il est vrai que lorsque l’on parle de fables, on pense à La Fontaine, à Ésope, à un style, à un vocabulaire. Mais selon moi et dans le cas de Philippe, elles font partie intégrante de l’œuvre et n’en diffèrent pas tant. Par exemple « Le corbeau sans le renard n’est pas sans rappeler « Narcisse . On retrouve dans ses fables comme dans bien des poèmes, l’ironie, la causticité… (…) Le ton
se fait parfois sentence amorale : « Le mal n’est pas qu’un loup
commette un crime / mais qu’il en plaigne les victimes . Philippe
retourne les situations et pose un autre décor : « Un pigeon s’aimait
d’amour tendre. / Eh oui : l’un des deux / car n’est pas l’autre qui
veut .
Les fables coquines ne sont pas en reste avec le « héron emmanché comme il faut même si tout est possible puisqu’on y croise un « coq montrant les crocs .
Rappelons que Philippe Martineau est l’auteur d’une dizaine
d’ouvrages dont le plus important est « Poèmes traduits du silence".
Remarqué dans les cercles et associations poétiques qu’il fréquente, il
a reçu des Prix prestigieux tels que la médaille d’or des Poésiades de la
Ville de Paris; le prix de la Commission Culturelle de la Sorbonne, le
premier prix de poésie de l’association «Arts et Lettres de Rambouillet,
et notamment le prix du Recueil Poétique (section classique) de
l’association «Les Amis de Thalie fondée et dirigée par Nathalie
Lescop-Boeswillwald.
Reconnu comme un poète exigeant et complet dont l’œuvre à facettes
est singulière et puissante, Philippe Martineau et ses amis ont déclamé
les plus belles pages de son œuvre.
Le prix Renaissance 2024 n’a pas manqué de dédicacer ses recueils
pour le plus grand plaisir de l’assistance.
Une fois de plus, le cercle Renaissance s’est affirmé comme un
carrefour entre la poésie et l’amitié. Nous vous présentons quelques
photos évoquant ce bon souvenir.
Thierry SAJAT
*Pour mémoire, Le Prix Renaissance de Poésie a été fondé en 1987 par
Alain du Peloux et est présidé depuis 2005 par Daniel Ancelet (qui l'avait
reçu en 2002 des mains de Michel Cointat, ancien ministre)
Photo 1 : Philippe Martineau – Anne Valette – Daniel Ancelet
Photos 2 et 3 : lecture des poèmes de Philippe Martineau
Morceaux choisis
GALION
Au large, un galion
que l’indolence gagne
a dans chaque canon
le soleil de l’Espagne.
Usinée en Enfer,
son ancre est si tenace
que le fond de la mer
arrive à la surface.
Né du Guadalquivir,
son sillage est fidèle
alors que le zéphyr
ne sait que changer d’aile.
Cerné par l’horizon
et les vagues obliques,
l’indolent galion
déflore les tropiques.
FLEUR EN VOL
À peine éclose, elle s’envole
et va sans tige aimer le vent.
Le battement de sa corolle
rend l’œil du peintre plus vivant.
Elle scintille, butinée
par le soleil ou le pinceau.
Faute de pluie, elle est fanée.
Son cœur en vain cherche un vaisseau.