Arrivé à Aix, il règle d’abord les problèmes de dot de sa femme et récupère les 3 000 écus prêtés à de mauvais payeurs. Il retrouve sa bande d’amis qui hélas est bouleversée par la mort de la petite Marguerite Du Périer âgée de cinq ans. Malherbe reprend les stances de la consolation funèbre composée pour un de ses amis lors de la mort de sa fille. Le texte remanié devient :
Consolation à M. Du Périer, gentilhomme d’Aix-en-Provence, sur la mort de sa fille
Ta douleur, Du Perrier, sera donc éternelle
?
Et les tristes discours
Que te met en l'esprit l'amitié paternelle
L'augmenteront toujours ?
Le malheur de ta fille au tombeau descendue
Par un commun trépas,
Est-ce quelque dédale où ta raison perdue
Ne se retrouve pas ?
...
Mais elle était du monde, où les plus belles
choses
Ont le pire destin ;
Et rose elle a vécu ce que vivent les roses,
L'espace d'un matin.
Marie de Médicis, nouvelle reine de France, vient dans la région d’Aix. Les hommages pleuvent parmi lesquels l’ode du sieur de Malherbe : A la Reine sur sa bienvenue en France. Le retentissement de cette ode accroît le prestige du poète en Provence et ensuite à la cour, où il est reconnu comme l’un des plus brillants et des plus délicats esprits du royaume. Son style commence à faire mouvement. Il se lie d’amitié avec Guillaume Du Vair qui deviendra président du Parlement de Provence. Au cœur de cette amitié, la poésie. Un troisième larron se joint au groupe : Nicolas-Claude Fabri de Peiresc.
A 45 ans, Malherbe est père pour la troisième fois avec la naissance de son fils Laurent Marc Antoine.
Bien décidé à jouer sa carte à Paris, il règle ses affaires familiales à Aix de manière à garantir l’avenir de son fils. Il rédige une instruction, une sorte de testament, pour protéger vis-à-vis des Coriolis, la famille de son épouse et de son frère Eléazar, en rappelant notamment les origines nobles de la famille Malherbe. C’est un homme malheureux qui s’exprime, un homme qui a souffert moralement et se recroqueville sur les apparences : les biens matériels.
Ses affaires en ordre, il quitte la Provence pour Paris en compagnie de ses deux compères : Du Vair et Péreisc, après avoir obtenu l’assentiment du roi Henri IV. Il a 50 ans.
Tableau Marie de Médicis source wikipedia